Dans cette bulle, j’avais envie de parler de ce que ça implique de vivre avec un “zèbre”, une personne à haut potentiel intellectuelle, hypersensible... L’objectif n’est pas ici de fournir des recherches scientifiques, mais plutôt un partage d’expériences, que ce soit mon propre vécu ou d’autres témoignages.
La version courte, c’est que c’est compliqué ! Les relations, ce n’est déjà pas simple… disons que ça complexifie un cran au-dessus !
Petite précision, j’ai tendance à prendre l’exemple du couple, car c’est celui que je connais le mieux, mais ça marche pour tous les types de relations intimes :
- parents et enfants
- amitié
- frères et sœurs
Dernier rappel avant de commencer : l’objectif n’est pas et ne doit jamais être de juger. Dans toute relation saine, on cherche d’abord à comprendre le fonctionnement de l’autre, sans jugement, pour ensuite pouvoir plus facilement aménager la relation, trouver un mode de fonctionnement qui convienne aux deux. Le but n’est pas d’essayer de changer l’autre comme ça nous arrange (ni de renoncer complètement à soi).
La version courte : vivre avec une personne à haut potentiel, c’est génial, à condition de procéder à quelques aménagements. Nous allons voir lesquels, mais d’abord, ça ressemble à quoi, un zèbre dans son milieu naturel ?
La vision du monde des personnes à haut potentiel intellectuel
Commençons par rappeler que les zèbres voient les choses à travers un prisme différent d'une personne qui ne l'est pas. Et pour ne rien simplifier, même deux zèbres ensemble pourront très bien voir les choses de façon totalement différente, car il est autant de façons de voir les choses qu'il y a de zèbres (et de personnes de manière générale).
Comme toujours quand on parle de zèbres, de HPI, la question n’est pas de savoir si tout le monde peut ressentir la même chose ou pas… c’est une question d’intensité. Les personnes à haut potentiel ressentent ce qu’elles ressentent en permanence et avec une très forte intensité. Pas juste une fois de temps en temps.
Intensité, hypersensibilité
Les personnes zèbres vivent les choses très intensément, prennent généralement les choses très à cœur et sont souvent hypersensibles : elles passent souvent très rapidement d'une émotion à une autre.
De plus, les HPI sont très souvent dans l’analyse : elles ont besoin de rituels pour pouvoir « calmer le petit vélo dans la tête ».
Concrètement comment ça se passe, la vie avec un zèbre ?
C'est fatigant, un zèbre !
C'est propre à chaque couple, chaque relation, chaque personne qui vit avec un zèbre. Mais généralement ce qu'il ressort, c'est : “c'est fatigant de vivre avec un zèbre !” (Rassurez-vous, ça fatigue aussi les zèbres !)
Pourquoi ? Comme nous l’avons dit plus haut, les zèbres vivent tout avec beaucoup d’intensité, à “3000 %”. Ils ont 50 000 idées à la seconde, anticipent beaucoup, font plein de plans sur n’importe quelle situation même les plus banales…
Comme les personnes zèbres ont tendance à faire des liens entre des sujets apparemment sans rapport et donnent l’impression de passer perpétuellement du coq à l’âne… mine de rien, il faut arriver à suivre le raisonnement et quand on n’a pas l’habitude, c'est compliqué. On peut aussi avoir du mal à comprendre pourquoi les zèbres font ce qu’ils et elles font.
Les rituels
Autre différence qu’il faut savoir accepter, pour laquelle il est bon de faire preuve de tolérance, ce sont les rituels, très importants pour les personnes à haut potentiel, car ils les aident à se sentir mieux, à réguler leurs émotions.
Certains zèbres ont besoin que les choses soient faites de telle ou telle façon, ont besoin d’espace, d’horaires fixes... Ce n’est pas un caprice ou une simple manie, mais un réel besoin.
Si vous n’êtes pas zèbre, gardez en tête que notre monde n’est pas adapté à leur fonctionnement et que les personnes à haut potentiel sont toujours en train de faire des efforts (être moins intense, s’empêcher de partir dans tous les sens, masquer leurs émotions, se taire face à une injustice/une énormité…), même si ça ne saute pas aux yeux. Ce qui explique que dans l’intimité, elles aient besoin de pouvoir être elles-mêmes au moins une partie du temps. Des fois, le meilleur moyen de montrer à son zèbre qu’on l’aime, c’est accepter, de temps en temps, de ne pas tout suivre, de prendre les choses très à cœur… en un mot, le laisser exister.
C’est là que les rituels entrent en jeu : comme notre monde n’est pas adapté, les rituels aident les zèbres à se réguler, se calmer, à différents moments de la journée :
- pour certains, ça peut être des rangements particuliers de stylos, de vaisselle…
- pour d’autres, c’est un besoin de manger, de se coucher à heures fixes. Pour certaines zèbres, ne pas faire son rituel de coucher, ça signifie passer toute la journée suivante émotionnellement vidée !!
Ce n’est donc pas un sacrifice anodin que de renoncer à ces rituels.
Exigence : voir le bon côté des choses
Autre difficulté pour certaines personnes : la plupart des zèbres sont très exigeants. Envers les autres, mais avant tout envers eux-même.
Ça les pousse notamment à rechercher les échanges approfondis et les discussions de fond, et ce sont souvent des zéro pointé en “small talk” (→ quand on parle de la pluie et du beau temps). Ce qui déplait en général aux personnes qui préfèrent les échanges plus superficiels ou plus légers, ou parler avec un maximum de personne. Il n’y a pas un modèle meilleur que l’autre, mais ce sont des fonctionnements difficilement compatibles.
Le bon côté de la chose, c’est que grâce à cette exigence, ce sont des personnes d'une loyauté à toute épreuve, capables de choses étonnantes (probablement parce qu’elles prennent les choses très à cœur, justement).
Elles nous poussent à donner le meilleur de nous-mêmes, nous inspirent et nous soutiennent dans nos projets les plus fous. Vous voulez commencer un projet et vous y tenir ? Demandez à un zèbre de mettre son exigence à votre service ! Ça va dépoter !
Maintenant que je vous ai dit ça comme ça, on pourrait croire que vivre avec un zèbre, c'est quelque chose de totalement impossible quand on n'est pas zèbre, même quand on les aime, et que c’est assez négatif. Pas du tout !
Vivre avec une personne à haut potentiel, suivez le guide !
Sachez-le, avec un zèbre, on ne s'ennuie jamais !!! Ces personnes ont toujours envie de découvrir plein de choses et de le partager ! Avec elles, il y a toujours une activité à faire, un livre à lire, une discussion profonde à avoir, une expérience à tenter… Le plus dur, c’est de les arrêter !
Pour une relation saine, ces 5 conseils sont de mise :
Conseil n°1 : la communication
Comme pour tout, la communication est aussi valable dans un couple sans zèbre, bien sûr. Communiquez, communiquez, sincèrement et avec bienveillance, et vous résoudrez des tas de problèmes dans la vie.
À mon sens, c’est encore plus vrai quand on vit avec un zèbre, toujours pour ces histoires d’intensité. Comme les zèbres analysent sans cesse 3000 idées à la seconde et s'intéressent à plein de sujets, on peut avoir du mal à suivre. Il faut donc apprendre à dire “attends stop, 2 secondes je t'ai perdue, j'ai décroché…”
Sans perdre de vue que ça peut être aussi épuisant pour le zèbre de ralentir que pour les autres d’accélérer, et que ralentir en permanence peut créer une vraie souffrance… trouvez progressivement un juste milieu en apprenant à vous connaître petit à petit et exprimer ce que vous ressentez.
Conseil n°2 : l’expression des émotions
Autre aspect de la communication souvent oublié, mais vital quand on vit avec des hypersensibles : créez un espace pour exprimer vos émotions et sentiments. Souvent, le meilleur moyen de calmer un yoyo émotionnel, c’est de pouvoir exprimer et accueillir ses émotions, tout simplement. Pleurer un bon coup, vider son sac, puis communiquer de façon plus apaisée. Et bien sûr accueillir les émotions de l’autre avec bienveillance, et ce dans les deux sens.
Conseil n°3 : la patience
Tout simplement parce qu’une personne à haut potentiel et/ou hypersensible ne réagira pas forcément comme vous.
Apprenez à vivre avec le fait que votre partenaire ne pense pas forcément comme vous, n'a pas du tout le même schéma de pensée, que ça risque de vous surprendre, voire vous énerver. Même si vous trouvez que votre zèbre est “trop”, exagère… Vous n’allez pas le changer !
Bien sûr, ça marche dans les deux sens, et il n’y a pas un modèle meilleur que l’autre. Nous sommes ici dans une démarche de bienveillance et d’acceptation mutuelles.
Ce qui m’amène au conseil suivant.
Conseil n°4 : la tolérance
Pour une relation saine et épanouie, la tolérance est la clé ! Accepter l'autre comme il ou elle est, entièrement, y compris sa vision particulière du monde, et lui laisser le plaisir de se réaliser comme il ou elle l'entend.
C’est tout le principe de l’amour inconditionnel, qui est beaucoup moins facile qu’il en a l’air, mais à mon sens vaut vraiment le coup. En plus, ça démontre que vous êtes dans une démarche d’amour sincère et ça, les zèbres ont tendance à le remarquer (et le valoriser). Et ça vaut autant pour l’amour romantique que pour l’amitié !
Conseil n°5 : l’espace
Dernier conseil, surtout pour les couples qui vivent sous le même toit : laissez de la place à l'autre ! D’autant plus si vous vivez avec une personne hypersensible, très introvertie, qui a du mal avec la foule (et “foule” peut parfois signifier “plus de 4 personnes” selon le profil).
Si c’est le cas de votre zèbre, il ou elle peut avoir besoin de rester seule dans son coin pour recharger ses batteries, calmer ses émotions, faire une activité en solo...
Généralement (et surtout si vous avez suivi les conseils de communication et d’expression des émotions !), ce n’est absolument pas parce que votre partenaire boude ! Vous pourrez vous aussi en profiter pour vous reconnecter à vous, suivre vos propres projets… Pour mieux vous retrouver ensuite.
Conclusion
J’espère avoir éclairé votre lanterne et que ces conseils vous aideront dans vos relations avec des personnes zèbres, HPI, hypersensibles…
Je rappelle une dernière fois que le but ici est de trouver un juste milieu, un fonctionnement qui tienne compte des deux personnes, en toute bienveillance, car il n’y a pas un fonctionnement meilleur que l’autre !
Si ça vous parait compliqué, sachez que je propose des accompagnements en duo (aussi bien pour les relations parent/enfant, les couples ou tout type de duo) pour vous aider, par un mélange de techniques de sophrologie et d’espaces de discussion, à mieux vous comprendre, renouer le dialogue et trouver un fonctionnement plus apaisé.
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